mardi 20 juillet 2010

Mariage clandestin à la chapelle Saint-Renan

Le 15 Mai 1793, Rolland-Etienne Coroller se plaignait auprès des administrateurs du district de Pont-Croix (L. 246) du "mal infini" commis par les prêtres réfractaires et leurs receleurs. Le jour-même, Michel Gentric (né en 1768 à Plozévet, fils de Michel Gentric et de Marie Kerouredan, tous deux de Plozévet) avait épousé clandestinement, dans la chapelle de Saint-Renan (toute proche de Mespirit) Marie-Anne Le Goff (née en 1772, fille de Jean Le Goff et de Anne Le Joncour, lui de Plozévet, elle de Landudec).

Généalogie de Michel Gentric (1768-1805) et de Marie-Anne Le Goff (1772-1804)

« Je vous dénonce, comme receleurs de prêtres réfractaires, Jacques Le Goff, de Mespirit, en Plozévet, Jacques Gouletquer, de Keralever, en Pouldreuzic, Jean Gouletquer, de Kerbaulic [= Kerbolu], en Lababan, qui ont, dit-on, détourné une jeune personne de Landudec de venir nocer à l’église, une jeune personne, cependant, qui avait approché pendant la Pâque des sacrements. Cette jeune personne et Michel (Gentric), son mari, ont été, dit-on, noces à Mespirit, par le réfractaire de Lababan . On dit avoir vu le dit réfractaire, nommé Riou, sortir de Mispirit, en Plozévet, lundi matin. Les nouveaux époux sont proches parents de Jacques Le Goff, qui y demeure, ainsi que de Jean-Jacques Gouletquer, qui recèlent, dit-on, les réfractaires au moins de trois nuits l’une. Dans quinze jours, j’ai rapporté deux mariages civils, et les personnes ne se sont pas du tout approchées de l’église. Cela ne peut certainement venir que de la part des réfractaires recelés.

« Dans Landudec, nous avons de suspects : la femme de Bernard, maréchal au bourg, qui prêche continuellement la contre-Révolution ; Pierre Kernoa, qui fait le vicaire au Cocq, en Lababan ; Jean Le Bosser, de Kerargan, qui a aussi, dernièrement, fait à une de ses pupilles nocer civilement, sans s’approcher à l’église, et cela après qu’elle avait été nocée à Pouldreuzic par les réfractaires. Je demande que les receleurs que je vous ai indiqués soient tenus de fournir les réfractaires qu’ils recèlent, ou au moins qu’ils soient détenus dans la maison d’arrêt jusqu’à la découverte des réfractaires. Pour à Landudec, il n’est plus possible de tenir, si on ne punit personne.

« Je me vois forcé de mettre ma démission et de courir au large, si on ne peut arrêter les réfractaires de Pouldreuzic et de Lababan, car je risque d’être assassiné, même chez moi, vu qu’on a été assez hardi pour me menacer auprès de mon foyer. Veuillez bien faire toutes les poursuites possibles pour découvrir les réfractaires et punir les coupables, ou les innocents seront la dupe.

« Je suis, avec respect, votre très humble serviteur,
COROLLER, curé de Landudec. »

Source : Chanoine Henri Pérennès, « Notice sur la paroisse de Lababan », Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie, Diocèse de Quimper, 1915 et 1918.

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